Enquête AfroBaromètre 2016
Zoom sur ses principaux enseignements
Divulguée le 28 novembre dernier, l’enquête AfroBaromètre 2016 plaide pour plusieurs améliorations urgentes en matière de diagnostic chez les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.
Les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes sont fortement touchées par le VIH et le virus de l’hépatite B (VHB). Ainsi, en 2016, en France, elles représentaient 30 % des nouveaux diagnostics d’infection par le VIH, contre 15 % – soit deux fois moins – chez les hétérosexuels nés en France.
Réalisée entre mai et juillet 2016, l’AfroBaromètre 2016 a porté sur 1 283 Afro-Caribéens d’Île-de-France, âgés en moyenne de 34 ans. Chaque participant a répondu à un questionnaire sociocomportemental et a bénéficié, à la différence de l’AfroBaromètre 2011, d’un dépistage du VIH et du VHB sur papier buvard.
La prévalence du VIH dans le groupe étudié (1,6 %) était proche de celle déclarée dans l’AfroBaromètre 2011 (1,9 %). Mais, point important, alors que les infections par le VIH parmi les Afro-Caribéens ont longtemps été considérées comme quasi exclusivement hétérosexuelles, elles se sont avérées ici plus fréquentes parmi les HSH : 15 % étaient contaminés, contre 2 % des bisexuels et 1,5 % des hétérosexuels, « Ce fort taux appelle à des mesures urgentes pour les HSH afro-caribéens », insiste Christine Larsen, épidémiologiste à Santé publique France et coauteure de l’enquête.
Concernant le recours au dépistage du VIH, pas moins de 38 % des Afro-Caribéens séropositifs méconnaissaient leur statut. Et l’enquête de conclure que les recommandations en faveur d’un dépistage annuel pour les Afro-Caribéens semblent « insuffisantes » et qu’un « dépistage pluriannuel » serait plus adapté.
Pour ce qui est du VHB, il concernait 5,1 % des personnes testées ; 77 % ignoraient leur statut. « Le sous-dépistage est donc encore plus important pour le VHB que pour le VIH, souligne Christine Larsen. Ici, nous plaidons notamment pour le développement de Trod combinant le dépistage du VIH à celui des hépatites B et C. »