Les anciens numéros de Transversal

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1er décembre: insuffisant mais essentiel

Si le combat contre le VIH a marqué des points importants au cours des dernières années, il n'en demeure pas moins que l'infection ne cesse de progresser. Dans ce contexte, la Journée mondiale de lutte contre le sida reste un moment majeur de mobilisation, d'information et de solidarité. Elle permet notamment de donner une ampleur internationale aux difficultés quotidiennes rencontrées par les personnes séropositives et les acteurs de terrain, et à la communauté des nations de mesurer les défis auxquels elle devra faire face pour éradiquer la pandémie.

Place des séropositifs au sein des associations

Alors que les malades et les personnes séropositives ont été les principaux animateurs de la lutte contre le sida, il semble que leur mobilisation et leur place au sein des associations aient régressé au cours des dernières années. Plusieurs phénomènes participeraient à cette involution: chronicité de la maladie due à l'avènement des multithérapies, paupérisation de l'épidémie, vieillissement de la population militante et lassitude. C'est en tout cas ce qui se dégage des travaux de chercheurs et des témoignages de malades que nous avons recueillis.
Contactées, Aides et Act Up n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet.

Traitement postexposition

La prise d'un traitement antirétroviral dans les premières heures de la contamination permettrait de réduire les risques d'infection de manière très substantielle. Disponible pour le grand public depuis 1998, le dispositif national d'accès au traitement d'urgence postexposition, organisé dans les établissements hospitaliers, vient de faire l'objet d'un remaniement. Objectif: améliorer l'accueil et la prise en charge médicale des patients. Néanmoins, le manque de visibilité de ce dispositif reste certainement son handicap majeur.

Le budget alloué à la lutte contre le sida en 2003

Entre "gel républicain", arrêt, report ou coupe brutale de leurs subventions, les associations, mobilisées de façon directe ou indirecte dans la lutte contre le sida, ont vécu une fin d'année 2002 mouvementée. 2003 s'annonce de la même veine, puisque le budget du ministère de la Santé affiche une baisse substantielle. De surcroît, un gel de l'ordre de 20 % des subsides déjà accordés - sobrement appelé "réajustement budgétaire"- est officieusement programmé.

Le dépistage

Aujourd'hui encore une personne sur deux ne découvre sa séropositivité que lorsque son sida est déclaré. Dans ce contexte, la nécessité d'une information favorisant le dépistage libre et éclairé trouve, plus que jamais, toute sa justification. Il semble que les pouvoirs publics aient saisi l'importance de cette démarche, puisqu'en décembre dernier ils ont lancé une campagne télévisée incitant la population à recourir au test de dépistage préventif. Cependant, au même moment, l'annonce de la contamination d'un patient par un soignant a fait resurgir l'idée d'un dépistage systématique et obligatoire pour certaines catégories de la population - en l'occurrence, ici, le personnel de santé. Un autre groupe est d'ores et déjà visé. En effet, à court terme, les personnes suspectées d'agressions sexuelles pourraient être soumises au test obligatoire du VIH. Si elle se confirme, cette disposition, adoptée en janvier dernier par les députés, remettrait en cause la politique de santé publique en matière de lutte contre le sida, jusqu'alors fondée sur le principe du dépistage volontaire. Les associations de lutte contre le sida, notamment, s'indignent de ces dérives tout en réaffirmant le besoin d'une incitation systématique au dépistage.